Informer plus de 2000 journalistes pour 300 euros, info ou intox ?
Vous l’avez reçue vous aussi, l’offre à ne pas manquer, celle qui vous promet une mission de relations presse à 300 euros ? Pour cette somme incroyable, ce prestataire vous propose de rédiger votre communiqué et le diffuse à plus de 2000 journalistes français « avec relances », tout en vous garantissant « un grand nombre de parutions » y compris « dans les plus grands médias »… Alors, info ou intox ?
Intox bien sûr ! Et la plus grande méfiance s’impose. Car faire appel à un attaché de presse ou une agence de relations médias ne consiste pas seulement à diffuser une information (rédigée pour qui ? pourquoi ?) à une multitude de contacts non ciblés issus d’une simple base de données qui ne respecte pas les directives de la RGPD et qui, bien souvent, n’est pas du tout qualifiée.
Les relations presse, des interventions riches, guidées par une déontologie
Les attachés de presse ont une obligation de moyens. Ils s’appliqueront certes à obtenir le maximum de retombées médiatiques, mais dans le respect de la déontologie de leur métier. Ces professionnels, qui bénéficient d’une relation de confiance avec leurs interlocuteurs journalistes, ont un rôle essentiel de conseil. Ils contribuent ainsi à la construction de l’image et au développement de la notoriété de leurs clients (entreprises, autres organisations, personnalités).
Les interventions des attachés de presse sont variées : élaboration de la stratégie RP, constitution des fichiers presse qualifiés, conception et rédaction des outils (communiqués, dossiers de presse, chroniques, tribunes…), média training si besoin, organisation d’événements (conférences de presse, showrooms, voyages de presse…), soutien aux journalistes pour l’organisation des interviews et reportages, suivi et analyse des parutions, bilan de la mission.
Rappelons aussi que les professionnels des RP ne peuvent pas garantir un volume de retombées. Très souvent, les promesses de ces pseudo-agences RP discount concernant les « grands médias » reposent en partie sur des partenariats. Les retours ne relèvent donc pas d’un travail journalistique et les clients déboursent des sommes supplémentaires correspondant à de l’achat d’espace... Un exemple courant : ces émissions TV en plateau discrètement signalées comme « Chaîne X Partenaire », qui font l’apologie d’un PDG et de son entreprise et que l’on voit largement relayées sur les réseaux sociaux…
Les tarifs des RP, ça se calcule comment ?
Revenons à la notion de tarifs. Plus les prix sont alléchants, moins ils sont crédibles : les relations médias demandent, outre une expertise et un tissu relationnel accomplis, du temps et la mise en place d’actions plus ou moins nombreuses selon l’envergure de la mission.
L’édition 2024 de l’étude sur les honoraires des RP menée par le Synap démontre ainsi que les professionnels prennent en compte en priorité ces deux facteurs (le temps passé et le nombre d’actions) pour élaborer leurs propositions tarifaires. La nature des médias à contacter peut aussi influer. Côté frais techniques, les prestations extérieures sont refacturées aux clients : frais de déplacement, de restauration, d’impression, de veille médias, séances photos, etc.