IA générative : le moment de vérité pour les relations médias
Elle rédige, reformule, synthétise. Elle apprend vite, travaille sans relâche, ne dort jamais. L’intelligence artificielle générative s’installe dans les bureaux, les agences, les rédactions. Elle s’invite même dans nos métiers. Faut-il s’en réjouir, s’en méfier ou s’en saisir ?
Un outil qui change la donne
Ne pas voir les avantages serait une erreur. L’IA permet aujourd’hui de générer en quelques secondes une note synthétique sur un sujet complexe, de rédiger un mail personnalisé à un journaliste à partir de ses précédents articles, ou encore d’identifier les bons contacts pour une actualité donnée. Résultat : des actions plus ciblées, des messages plus percutants, un gain de temps réel.
Mais cet outil n’est pas un assistant magique. Il ne décide pas à notre place. Il ne comprend pas l’implicite. Il ne sent pas le bon moment pour appeler, ni la tournure à éviter.
Une ligne rouge à ne pas franchir
Ce qui menace notre profession, ce n’est pas l’IA. C’est l’usage que certains en font : copier-coller automatique de contenus génériques, diffusion sans angle, relances robotisées. Tout ce que la presse déteste. Le résultat ? Des messages noyés, ignorés, parfois moqués.
Dans un monde saturé de contenus, ce n’est pas la production qui fait la différence, c’est l’intelligence du message. Et ça, aucun algorithme ne le remplace.
Le SYNAP en première ligne
Face à cette mutation, le SYNAP n’observe pas en silence. Depuis plusieurs mois, nous avons lancé une veille active sur l’impact de l’IA dans les relations médias. Des échanges avec des experts, des groupes de travail internes, une newsletter dédiée, et bientôt un guide de bonnes pratiques : nous prenons cette révolution au sérieux.
Notre message est clair : oui à l’IA comme levier d’efficacité. Non à l’IA comme substitut au métier.
Réaffirmer notre valeur
C’est le moment de nous repositionner. De rappeler que les relations médias ne se résument pas à “envoyer un communiqué”. C’est un travail de fond, une stratégie, une relation humaine. Ce qui fait notre valeur, c’est notre capacité à décrypter, à formuler, à convaincre.
Dans un monde où l’information est filtrée par des moteurs, c’est justement notre expertise qui devient centrale. Parce que l’IA ne fabrique pas la crédibilité. Elle s’appuie sur elle.
Pour conclure, l’IA est là bel et bien là, et elle ne repartira pas. À nous de décider si elle nous efface… ou si elle nous élève. Le SYNAP fait le choix de l’exigence, de la vigilance, et de la transmission. Pour que l’innovation serve notre métier, et non l’inverse.
Bruno Sanvoisin
Co-Président du SYNAP