Des relations presse aux relations medias

Pendant des décennies, les relations presse se sont appliquées à la presse écrite, puis à la radio et à la télévision, toujours avec la même démarche et les mêmes outils, mais surtout en s’adressant toujours à des journalistes dans le cadre de relations « codifiées ».

Puis est arrivé Internet, et plus précisément le web 2.0 et tout l’écosystème des relations presse a changé !

Bien sûr les relations medias s’adressent toujours aux journalistes, mais ceux-ci n’ont plus le monopole de l’information. Les relations medias traitent avec les nouveaux « influenceurs » : blogs, forums, Facebook, Twitter, YouTube, Instagram… dont l’audience  peut être comparable ou même supérieure  à celle de certains titres.

La communication  s’apparente  maintenant à un dialogue en temps réel avec des consommateurs qui ont pris la parole, ce qui impose aux relations medias une veille permanente pour écouter ces consommateurs, cartographier les influenceurs et produire des contenus adaptés à chaque public.

Aujourd’hui, les  professionnels des relations médias considèrent que relèvent de leur compétence non seulement les relations avec la presse, les relations avec les blogueurs, mais aussi la gestion de la réputation, la gestion de crise et la production de contenus. Et pour une majorité d’entre eux cela implique également la veille analytique, le story telling et le brand content.

On constate donc que même si seule une minorité de professionnels des relations médias inclut dans ses activités l’inbound marketing, les contenus sponsorisé et la gestion du référencement, la frontière ente relations medias et community management a tendance à s’estomper tandis que les relations medias flirtent avec le marketing.

Multiplication des publics, instantanéité de l’information, communication multicanal, création et gestion du lien, détection et analyse de signaux faibles : autant de nouvelles compétences qu’a dû acquérir l’attaché de presse  pour devenir consultant en relations medias .

Ce changement de paradigme s’est accompagné de la nécessité de mesurer les évolutions et les relations médias ont mis au point  des indicateurs quantitatifs et qualitatifs qui ont introduit dans les relations medias une nouvelle culture de l’évaluation qui remplace avantageusement la pratique de l’équivalent publicitaire.

Reste à se poser la question des limites éthiques de cette révolution en marche. Jusqu’à présent les relations médias se sont enorgueillies de ne pas avoir recours à l’échange monétaire pour convaincre de la véracité des informations qu’elles communiquaient, laissant aux journalistes et à la liberté de la presse le soin de choisir celles qui intéresseront leur audience. C’est peut-être là que se maintiendra la frontière entre relations medias et marketing.